Pourquoi nous souhaitons donner naissance chez nous ?

Lorsque nous disons que nous envisageons un accouchement à la maison en présence d'une sage-femme, les réactions sont variées. Il y a ceux qui ne savaient pas que ça pouvait se faire ou que ça se faisait encore. Il y a les sceptiques qui sont totalement contre et qui pensent que nous sommes inconscients, voire pire ; mais nous en avons rencontré peu finalement. Il y a les sceptiques ouverts à la discussion. Les intrigués, les interloqués sans avis a priori sur le sujet. Les "ça ne m'étonne pas venant de toi". Il y a enfin, les enthousiastes, puis lorsqu'on avance dans la préparation, ceux qui l'ont déjà vécu. De ces derniers, je n'ai rencontré que des personnes très satisfaites de leur choix.

Comment en est-on arrivé à l'AAD ?
Avant de repartir en voyage (entre l'Asie et l'Amérique Latine), j'avais commencé à étudier la question de la grossesse, puisque nous avions parlé du fait de mettre un bébé en route au cours de celui-ci. Je suis tombée sur des récits d'AAD et tous avaient cette particularité d'être profonds, emprunts de sérénité, qui relataient un moment à la fois exceptionnel et dans la continuité des choses, naturel. L'idée a donc résonnée en moi, emplifiée certainement par le fait que nous étions en voyage, avec cette confiance qu'il faut avoir dans la vie pour vivre ce que nous avons vécu.
Lorsque nous avons appris que j'étais enceinte, j'en ai assez vite parlé à Alexis, qui m'a écoutée et qui a apprécié cette vision de la naissance.
Bien sûr, il y a eu des moments de doutes concernant l'AAD, nous avons également envisagé l'accouchement en maternité et surtout le fait qu'on ne maîtrise de toute façon pas tout.

Pourquoi l'AAD ?
Pour résumer les choses, je souhaite que ce soit moi, ou plutôt notre couple, qui donnions naissance à notre enfant. Je ne veux pas être accouchée par l'équipe médicale. Et malgré tout ce qu'on veut bien me faire entendre, je sais que ce ne sera pas complètement possible en maternité. Il est très difficile de faire les choses comme on les sent, comme on les ressent, lorsqu'on est entouré d'inconnus, de personnes qui savent, qui ont appris, pour qui un accouchement est presque une routine, dans un espace prévu uniquement pour accoucher et qui en voit défiler tant chaque jour. Tout est tellement impersonnel, que je comprends bien qu'on ne puisse pas se centrer sur soi, sur ses sensations, sa nature profonde, son bébé.
Dans ma vie, j'ai presque toujours agit comme il est correct de faire, comme il est recommandé, selon le bon sens commun. Je pense cette fois que le moment sera suffisant fort pour que je puisse enfin suivre mon instinct.
Je sens que j'ai besoin de passer par une naissance consciente, investie. Ce sera quelque part ma naissance à moi aussi, ma naissance en tant que mère, notre naissance en tant que parents.
Bien sûr, nous ne pouvons qu'envisager un AAD, la réalité sera ce qu'elle sera. Nous sommes conscients que nous ne contrôlons pas tout.

Mais imaginer que nous serions tous les trois sous notre couette quelques heures après la naissance, pas séparés la première nuit ni les suivantes... cela vaut tout l'or du monde !